Qui pense dans ma tête ?

(…) Je ne sais plus qui est qui, je ne sais par moment, qui me parle, est-ce mon moi intérieur? ou est-ce mon égo qui joue à être mon moi intérieure? C'est assez bizarre, mais j'ai vraiment besoin de savoir pour avancer, en clair je suis perdu ! (…)

(Sébastien, France)




Bonjour Sébastien,

L’homme qui vit sa vie psychologiquement et subjectivement associe son « moi » à sa personnalité pensante et réfléchie. Au fur et à mesure qu’il se conscientise, il réalise que sa personnalité doit servir à faire grandir sa conscience réelle, donc son « moi réel », ou sa conscience multidimensionnelle, et non à faire évoluer psychologiquement cette personnalité transitoire.

La transition entre l’état de vie psychologique et le nouvel état, c’est la période durant laquelle la personnalité doit céder sa place. Ceci ne veut pas dire qu’elle disparaît, qu’elle ne se manifeste plus, mais veut dire que sa fonction change radicalement et ce, avec l’intégration graduelle du réel dans les principes inférieurs de l’homme.

Ainsi, les pensées qui sont reçues dans l’homme en évolution réelle ne sont plus traitées subjectivement, mais elles sont regardées par la conscience en éveil chez ce dernier. La conscience de l’homme devient le filtre qui fait le tri des pensées, et qui les regarde objectivement. Cette conscience en éveil est la partie évolutive dans l’homme, c’est-à-dire que c’est la partie multidimensionnelle dans l’homme, celle qui est capable de passer d’un plan de conscience à un autre. Cette conscience est capable d’agir intelligemment face aux impulsions qui entrent en lui à partir de plans supérieurs. Les plans supérieurs chez l’homme servent à l’évolution de ce dernier afin de l’amener à être capable d’absorber sa propre lumière, sa propre intelligence, et dépasser son état de vie antérieur, subjectif.

Voici un exemple :
Un individu en évolution de conscience reçoit la pensée suivante : « J’ai faim ». Il se rend instantanément compte, au niveau de sa conscience, qu’il a faim, donc il mange. Si on va plus loin… Un individu en évolution de conscience et qui a une compulsion alimentaire, reçoit la même pensée : « J’ai faim ». Il regarde instantanément la pensée, et il la reconnaît, dans le sens qu’il sait qu’elle est là pour lui permettre de dépasser la valeur subjective qu’il lui donnait… puisqu’il vient de terminer un copieux repas. Il ne donne pas de valeur à la pensée et la laisse passer – donc il ne l’interprète pas par sa personnalité – car il en comprend le jeu crée à partir des autres plans de la réalité. Il transmute ainsi l’énergie émotionnelle en énergie mentale. Si la pensée récurrente le harcèle, il pourrait aussi se choquer contre la source de la pensée (lui-même sur un autre plan de conscience, qui passe par le plan astral pour le faire évoluer). C’est en agissant consciemment face au viol sur son mental qu’il arrive à développer son intelligence réelle et objective, ainsi que sa volonté intrinsèque. Il voit l’intelligence de cette pensée récurrente qui vient ajuster son ego, et ne la subit plus psychologiquement car il voit clairement sa raison d’être. L’ego, étant davantage ajusté à la lumière de son propre esprit, devient alors de plus en plus le véhicule direct de son énergie-source dans la forme, et non un véhicule à la peur, à la culpabilité, à la crainte, ou à la souffrance psychologique.

Durant la période involutive, donc de densification de l’être dans la matière, cette pensée récurrente lui servait à vivre de l’expérience planétaire. Un jour, par contre, il devra arriver à voir le jeu de son énergie-source dans la matière. Le jeu est intelligent, mais occulte et subtil. Si l’individu se demande s’il devrait manger ou non et ce, derrière la forme répétitive de sa compulsion alimentaire qui le harcèle… ou alors comment il pourrait manger un second repas sans être vu par quiconque… il agit par impulsion mécanique face la forme et non sur l’énergie derrière la forme. Si une voix intérieure lui dit de manger, même juste un peu, et que personne ne verra la différence de toute façon, ceci est une manifestation de sa personnalité, c’est-à-dire de son intelligence créative qui passe par différentes entités astrales afin de lui faire vivre une expérience à intégrer à travers le jeu du temps. Il devra ainsi voir la valeur subjective de ses pensées afin, un jour, d’être capable de voir le mensonge derrière le jeu de la forme.

L’énergie-source dans l’homme devra utiliser le plan astral pour se manifester dans sa partie matérielle et ce, tant et aussi longtemps que les corps subtils de l’homme ne seront pas parfaitement capables d’en absorber l’énergie. Le jour où l’homme sera capable d’en absorber le taux vibratoire, il pourra, graduellement, prendre contact directement avec la source de ses pensées plutôt que d’en subir psychologiquement et émotivement la valeur. C’est ici que la paix absolue ainsi que la liberté intégrale prennent leur signification réelle, en dehors de toute interprétation philosophique ou réflexive. Les systèmes de pensées deviennent désuets à partir du moment où l’homme est capable d’agir avec volonté absolue face à la manifestation de son énergie-source dans sa matière égoïque. L’énergie de l’esprit s’infiltre continuellement dans l’homme au travers les événements vécus au quotidien, et ce dernier s’y éveillera graduellement.

L’homme peut seulement actualiser une action relative à son niveau de conscience, d’où l’impossibilité de « sauter des étapes »… Il devra donc avancer dans sa vie un événement à la fois, et il reconnaîtra un jour sa capacité à vibrer parfaitement avec son énergie-source. Avant ce moment de fusion établi, il devra s’ajuster de manière progressive à son intelligence réelle, et il est évident que ceci causera certains « accidents de parcours » au niveau de sa personnalité et de son ego. Il ne réussira pas toujours à ajuster sa parole et son action à l’événement, mais ceci est une étape essentielle à traverser afin d’apprendre à toucher au jeu subtil de son énergie-source qui met une pression sur ses différents principes pour les faire évoluer. Il réalisera la différence entre la vie réelle et la vie qu’il vivait antérieurement, qui était une vie psychologique fondée sur l’importance des sens et de la valeur personnelle apposée sur les formes rencontrées.

— Sandra Vimont, 2011