Mais qui parle ainsi ?
Mais qui parle ainsi
Dans ce silence intérieur ?
Si vous saviez, esprits du reg,
Me répondre avec votre langue
Sage sur le sable
Où s’en vont ces lunes intimes,
Comme enrubannées
De sensuelle solitude,
Qui flottent, flatteuses
Dans cette oasis des espoirs.
De tous ces songes décussés,
Je sens seul ce vide insondable !
Mes vers sont liquides,
En vertigineuse coulée,
Se meuvent dans les dunes du doute.
Je suis ce chemin,
Fouetté par ces herbes hautes
Qui transpercent les seins des nues !
Mais qui parle ainsi ?
Seul, sans ces voix, je m’évapore,
Goutte de pensée,
Point sur un cahier minéral !
Mais qui parle ainsi ?
Dans ce vertige végétal,
L’amour se dessine,
Volutes de vie
Où les cellules du voyage
Filent l’ADN
De nos souvenirs.
Mais qui parle ainsi ?
A Théodore Monod
— Stéphane M.